Commerce ou trafic ?
Kinshasa, capitale de
Les congolais et congolaises de deux rives traversent illégalement le fleuve Congo avec des pirogues chargées des biens et produits afin d'échapper aux différentes taxes du Beach Ngombila et du Beach de Brazzaville supposées exorbitantes par ces trafiquants. Qu'à cela ne tienne, ce trafic est périlleux du fait que ces embarcations légères allongées ne répondent pas aux impératifs de transport des biens et des personnes.
Ce commerce illicite se fait au vu et au su des gardes côtiers Congolais pour ne pas dire en connivence avec ces derniers. Et cela est bien observable au croisement des avenues Nzongotolo et du fleuve, dans la commune de la Gombe à Kinshasa.
En croire une maman trafiquante, « cette traversée est risquée pour les novices. Et moi, je la fais pour scolariser mes enfants, pour payer le loyer, pour trouver quelque chose à manger, en bref pour survivre. Car mon mari est chômeur. Au-delà de tout, il y a trop de taxes à payer au Beach de Kinshasa et de Brazzaville. Et par conséquent, nous avons nos Beach à nous et cela à moindre frais », conclu-t-elle. Cela fait l'ombre d'aucun doute qu'il ne s'agit véritablement pas de deux ports connus et officiels de ces capitales.
Il convient par ailleurs de signaler que ces pirogues au premier coup d'œil donnent à l'observateur l'impression de voir un outil de pèche ou d'assister pratiquement à la pèche. Mais cela est bien loin d'être la réalité qui n'est d'autre qu'un engin du commerce illicite. Cette pratique vient remettre en cause les compétences des services d'immigrations de ces deux pays et prouve à suffisance que ces deux frontières (Rd Congo/Kinshasa et R Congo/Brazzaville) ne bénéficient pas d'une sécurité de taille.
Bonard Maboka