Bonard Mabokabonardmaboka

Bonard Mabokabonardmaboka

Travail pratique : Analyse des proverbes Boma

Introduction

    D’entrée de jeu, dans le cadre du cours de parémiologie, qui vient du terme parémie : signifie proverbe,  il nous a été demandé de réaliser un travail sur les proverbes de notre tribu, à savoir les proverbes Boma.  
La  Parémiologie vient du grec (paremio) proverbe, et (logos) traité. Le grec signifiant, qui est sur le bord du chemin : de, à côté, et, chemin.
Dans ce sens, le proverbe est donc ce qui est sur le bord du chemin, ce qui est commun, vulgaire. La parémiologie, quant à elle, signifie traité des proverbes ; théorie des proverbes ; recueil de proverbes.
Nous avons eu à analyser tout au long de ce travail  dix proverbes. Nous les avons tous tirés d’une manière aléatoire dans les entretiens que nous avons eu avec les notables de la tribu Boma.
Hormis l’introduction et la conclusion, notre travail s’articule autour de trois grands points essentiels dont la présentation de la tribu Boma, la situation géographique, le corpus du travail  et enfin l’analyse des proverbes.
   
I.    Présentation de la tribu

     Origine de Boma Nord

    Les Boma Nord sont les bantous du Congo Kinshasa qui parlent un dialecte dont la plupart des mots ressemblent à celui des Tende et des Teke Nord. Ces trois dialectes ne sont différents qu’en ton et intonation. Les Boma Nord et les Badia ont également des mots qui sont semblables.

    Les Boma Nord ont une taille moyenne de 1, 75 m, un teint clair et une corpulence moyenne c’est-à-dire une corpulence non mince et non grosse. Ils ne son pas agressifs c’est-à-dire ils sont peureux à tel point qu’ils craignaient mêmes aller habiter dans des contrées autres que la leur pour éviter d’être maltraiter ou tuer. Par conséquent, les autres tribus, les connaissant trop pacifiques, les attaquaient beaucoup et eux ne faisaient que résister ou se défendre, ils n’osaient pas agresser une tribu voisine.

    Ils bâtissent leurs villages dans les savanes boisées à proximité des forêts ayant des cours d’eau intarissable avec l’autorisation du grand chef coutumier donnée après avoir vérifié si le milieu est viable et des chefs de terres qui n’interdisent que les gens sans droit ou lien de parenté avec eux qui veulent s’installer comme chefs coutumier dans leurs terres.

    Les Boma Nord réglaient leurs problèmes, leurs litiges et leurs conflits par palabres dans les hangars. Les sages, sous l’autorité du chef coutumier, convainquaient les fautifs en utilisant des proverbes significatifs et appropriés avant de les punir.

    Ils vivaient principalement de la pêche, de la chasse et de la cueillette. Ils extrayaient et transformaient d’une façon artisanale le cuivre avec lequel ils fabriquaient les lances, les flèches, les anneaux etc. ils extrayaient également du fer. Ils ramassaient du copal dans la forêt, le rendaient propre et le brûlaient pour former des bougies. La poterie était très développée à Kebü. Comme agriculture vivrière, ils cultivaient les boutures de manioc pour fabriquer les chikwangues. Ils produisaient des légumes telle que les oseilles, les aubergines et autres… ils ramassaient les différentes sortes de champignons dans les savanes et dans les forêts pour manger. Ils se construisaient des cases en pailles qu’ils renouvelaient régulièrement.

     Origine de Boma

Partis du Cameroun à l’époque de grandes migrations, les Boma sont passés par le Gabon et le Congo – Brazzaville ; ici, une petite partie a traversé le Fleuve Congo pour aller s’installer aux environs de la ville de matadi. Ce sont des Boma appelés Bamboma ; une grande partie a monté le fleuve-Congo  et a pris la terre ferme au niveau de Stanley-Pool dans la rive gauche, un petit groupe a continué sa montée sur le fleuve et arrivé au confluent avec l’affluent Ubangi, il a suivi ce dernier pour aller s’installer au Nord Ubangi à l’équateur. Ces Boma sont appelés les Bomboma.
Le grand groupe qui s’est débarqué à stanley pool est allé habiter de part et d’autre de la rivière Kwango, plus précisément au niveau du village Mbansia appelé aujourd’hui Nganambo. Il serait répandu jusqu’au Kwilu parce que, selon la tradition orale, on soutient qu’il a cohabité avec les Yanzi et peut être aussi avec les Djinga.

Ce groupe y a été mal reçu, mal considéré et mal traité par les autochtones, les Balolumu. Ces hommes des mines les contraignaient à extraire des minerais de cuivre et de fer, à tisser les habits et à fournir de grandes quantités de bois combustibles destinés à l’alimentation des hauts fourneaux. C’est ainsi que les Boma ont décidé de fuir en prétextant qu’ils quittent ce milieu à cause de la surpopulation au Kwango. Ils descendirent donc sur les rivières Kwango et Kwilu jusqu’à leur croisement avec le Kasaï. Ils se sont installés sur la rive gauche dans la région de Bakala. Ils y avaient trouvés un chef qui répondait au nom de LUUKHU. Ce dernier les avait bien accueillis et bien installés à ses cotés.
Ces Boma ont bâti un grand village appelé MPUMINGAARAN. Et le chef sus-cité leur a donné le travail de creuser les minerais de cuivre et de fer pour fabriquer les machettes, les lances et les flèches sous l’autorité d’un capita autochtones qu’il leur a imposé. Ils ont commencé à travailler durement comme des esclaves.

Pour se libérer, ils ont demandés à leur Patriarche MBEMUIN de quitter ce milieu pour aller chercher des terres à occuper ailleurs. C’est ainsi qu’un petit groupe a monté l’affluent Kasaï pour aller rester à Dima, jadis Lombo. On les a donné le nom de Boma-Sud ou Boma Kasaï. Un autre groupe s’est détaché pour aller habiter aux environs du camp Banku : ce sont les Boma Banku ; un autre groupe plus petit encore a progressé jusqu’en aval de la cité de Kwamouth à Kimi, Kikimi, Menkwo, Kimangunu etc. Ces Boma  s’appelent les Boma-Yumu ; un certain matin, à l’insu du capita Mwelolumu et du Chef Luukhu, le grand groupe des Boma a décidé de quitter lui aussi le village Mpumingaanran, il descendit sur l’affluent Kasaï jusqu’à l’endroit où se trouve l’actuelle cité de Mushi : ici, les vieux fatigués y restèrent sous un arbre appelé ‘’Musie’’ parce qu’ils ne pouvaient plus continuer à émigrer, ils ont trouvé qu’ils pouvaient vivre avec le fruit de la pêche à cet endroit. Constituant toute une communauté, on leur a donné le nom de Ban’nvunru, c’est-à-dire les vieillards.
Le reste de ce groupe continua sa migration dans la terre ferme vers l’Ouest. Arrivé aux environs de l’actuel village appelé Saa, les gens fatigués ont demandé aux autres de mettre fin à cette migration et ces autres leur ont répondu négativement que si vous êtes fatigués, restez-là. En Kiboma rester c’est Saa. Voila l’origine du nom Saa. Et le groupe réduit a progressé jusqu’au niveau de l’actuel village Mbali et s’y est installé. Après ils ont bâti des villages par ci par là. A cette époque les communautés bien structurées étaient à Mbali, Saa, Igyoonron, Kebü, Mpukho et à maa. Dans chacun de ces villages il y avait un chef, un capita et des notables.
Les premiers chefs coutumiers célèbres étaient à mbali et à Mpukho. Ils s’appelaient respectivement Bomuele et Ngamakimanran.

    Les points de départ des pénétrations de l’actuelle contée des Boma Nord sont les suivants :
Mushie : d’ici, ils sont allés occuper les terres où sont bâtis les villages Bompenkyoe, Kempani, Kenyan, Mbaa et celles du coté de Kempiunru.
Ebenghu ou Nsele : d’ici, ils sont allés bâtir des villages appelés Kebü, Muntaara, Ebaa, Igyoonron et Mpukho.
Mpee : d’ici, ils sont allés occuper les terres où sont bâtis les villages Saa, mbali, Bokuré, Bopakha et Dvaama.

     Système linéaire

La tribu Boma pratique le système matrilinéaire : l’enfant est identifié par le clan de sa Mère (ses documents administratifs l’identifient sous le clan de sa Mère) Mais c’est le Père qui a le dernier mot sur tout ce qui le concerne.
     Cosmogonie
La tribu Boma a une cosmogonie qui parfois attire l’attention de plus d’une personne. D’après la légende Boma, il ya eu d’abord la création de sept Ciels qui sont  :
Le ciel de la foudre et du vent
Le ciel du soleil ;
Le ciel de la lune ;
Le ciel des étoiles ;
Le ciel de la terre ;
Le ciel du jour et
Le ciel de la nuit.

Après Il créa les Hommes et les animaux. Et puis Il envoya deux génies : BOMVASILI et IZAE le BOBANRAN.
Après avoir établi les sept étages du ciel, Dieu (Nzaami) :
Choisit comme résidence le Septième Etage qu’il nomma ‘’IGYUE MALIGHE’’, ciel du dessus ;
Installa au Deuxième Etage  le génie Bomvasili, maître de ce domaine qu’il appela ‘’ IGYUE MATALI, ciel du tonnere et lui donna trois lianes qui le tiendront en contact avec lui : les lianes en question sont : foudre (Nzali), pluie (Mvuae) et vent (Ekfuli). Et Bomvasili obtint de lui encore un panier qui contenait le soleil (Vuanran) avec interdiction d’usage de tous ces objets avant son mot d’ordre ;
Installa au Troisième Etage  le génie Izae le Bobanran qu’il donna le nom de ‘’IGYUE LE MASIONRON’’, ciel des nuages et lui remit un panier qui renfermait la lune (Ngoonron), les étoiles (Mioro) et intima l’ordre de retirer la liane qui renferme la pluie (Mvuae)  auprès du génie Bomvasili au deuxième ciel;
Créa la terre qui fut appelée ‘’IZAMI’’ Ce dernier était aride, sablonneux et couvert des roches. Pour remplir la terre, il créa les animaux et leur imposa comme Chef le chien (MUNSIORO NKAE, à qui il autorisa l’usage de la parole.
Ordonna aux génies Bomvasili et Izae le Bobanran respectivement détenteurs des paniers contenant le soleil (Vuanran) et la lune (Ngoonron) d’en ouvrir et d’en fermer tour à tour à intervalles réguliers. C’est ainsi que Dieu inaugura le jour (Muani) et la nuit (Vuu)

     Religion

L’ancêtre Boma croyait en dieu Créateur, en Jésus Christ, en l’existence des esprits, des fétiches, de la sorcellerie et en l’envoutement.
Depuis les ancêtres jusqu’aujourd’hui, les Boma reconnaissent que toutes les créatures sont l’œuvre d’un Etre Suprême, Tout Puissant qu’ils appellent NGHAIZAA.
L’expression utilisée pendant la prière dans toute  la contrée ‘’Nghaïzaa Ozaï Ntoro a Igyue’’ c’est-à-dire Nghaïzaa, toi qui créa la terre et le ciel, en dit tout.
Lorsqu’une personne tombe malade, les Boma l’amènent chez un guérisseur, féticheur ou chez un envoûteur non parce qu’ils croient que ces derniers ont la décision sur la vie des gens, mais rien que pour avoir les médicaments qui combattent les microbes, virus et/ ou infections ou tout simplement pour chasser du corps du malade les mauvais esprits s’il s’agit de cela. Car lorsque l’état de santé du malade s’aggrave, et ceux qui l’ont amené chez le guérisseur, féticheur ou chez l’envoûteur et le malade lui-même disent tous : ‘’Elakhà batée ze bosa mumdva Ngha¨zaa’’ ce qui veut dire maintenant notre seul espoir de guérison reste en Dieu, lui-même.




II.    Approche définitionnelle

II.1. Proverbes

    Du latin proverbium, le terme ‘proverbe’ formule brève, qui peut être mémorisée facilement, connue d'un groupe socioculturel défini, exprimant une idée communément admise comme vraie.

Le proverbe tient généralement en un énoncé, en une phrase. Il a souvent un rythme en deux temps, dans une sorte de symétrie ou de balancement entre deux pôles : un mot et un autre, un temps et un autre, une analogie et une réalité, un contraste ou un paradoxe entre l'envers et l'endroit, l’amont et l’aval, un effet de surprise entre ce que l'on croit savoir et que la vie nous fait savoir.
Toutefois, il est important de savoir que le proverbe peut se résumer aussi en une affirmation simple, univoque, comme une réponse, une définition imagée, un constat ou une leçon de morale.

II.2. Utilité du proverbe

Le proverbe est le canal à travers lequel chaque tribu via sa langue véhicule ses us et coutumes, comme une sorte de parole d’évangile dont chaque Homme est censé observer face à la société. Cela constitue un réservoir de philosophies, de connaissances, pratiques etc. Les proverbes nous donnent quelques éléments sur le conscient collectif d'une communauté, sa mentalité, ses habitudes, ses besoins, son contexte géographique. Ils révèlent une façon de voir la vie, une façon de voir le monde. On le nomme ainsi, depuis fort longtemps, la sagesse populaire.
En effet, ils n’ont plus besoin d’user de leur intellect personnel pour conceptualiser ou généraliser une situation. Le proverbe se charge de leur donner des mots justes pour dire quand ils sont à court d’idées. Il vient à la rescousse dans les moments difficiles d’obstacles, d’incompréhension ou d’incertitudes. En bref, le proverbe résume d’abord une vision commune propre à une tribu, un allant-de-soi, de sorte qu’en l’utilisant, le locuteur non seulement ponctue le discours mais est également sûr d’avoir le dernier mot.

II.3. Typologie

On distingue deux types de proverbes, à savoir : les proverbes populaires et les proverbes littéraires. Mais cependant, ils ont tous une caractéristique qui les rapprochent : l'effacement ou l'oubli de leur auteur. Leur utilisation dans le langage quotidien ne nécessite pas d'en indiquer la source. De nombreux proverbes littéraires sont passés dans la langue ordinaire.
II.4. Exécution sur plan populaire

A ce stade, il y a deux principaux niveaux d'élaboration de la représentation populaire : celui de l'image, de l'analogie, de la métaphore d'une part, et celui du mot générique, de la notion, d'autre part. On peut faire l’hypothèse que le niveau métaphorique précède, historiquement et mentalement, le niveau notionnel. Pourtant, il n’est pas rare de constater la subtilité de certains proverbes à dominante métaphorique, tant ils sont capables de faire jouer les métaphores avec finesse.

II.5. Le proverbe en Afrique

Dans le continent Africain, les proverbes sont souvent utilisés par les personnes de troisième âge comme des béquilles de leur expérience afin de faciliter leur expression. Considérés comme privilège des anciens, les proverbes peuvent également faire office de rite d’initiation à la communauté et à ses subtilités. L’enjeu pour le jeune adolescent est d’arriver à intégrer ces mystérieuses ou éclairantes formulations venues de temps immémoriaux.
Les proverbes ont un rôle essentiel dans la tradition orale ; ils sont comme des vérités éternelles qui fondent la vie sociale des groupes. Ils véhiculent des valeurs et fonctionnent également comme des normes, des lois.

III.    Situation géographique

Actuellement les Boma Nord sont dans la Province de Bandundu, District des Plateaux, Territoire de Mushie et Collectivité Chefferie de Baboma Nord.
Ils habitent les plateaux compris entre 2° et 3° latitudes Sud et les 16° et 18° longitude Est Greenwith. Les Boma Nord habitent donc la terre ferme se trouvant sur la rive droite de l’affluent MFIMI entre les cités de Nioki et de Mushie.
Les limites naturelles de ce quadrilatère sont :
Au Nord : la frontière (ligne naturelle de l’Est à l’Ouest) avec les Mbelo (Sengele) et Teke ;
Au sud : l’affluent Mfimi depuis l’embouchure de la rivière Muzibampee à Nioki jusqu’à son confluent avec la rivière Kasaï à Mushie et la rivière Kwa, de Mushie jusqu’à l’embouchure de la rivière Nzali Mbali ;
A l’Est : la rivière Muzibampee, de sa source jusqu’à son embouchure sur la rivière Mfimi ;
A l’Ouest : la rivière Nzali Mbali depuis sa source jusqu’à son embouchure sur la rivière Kwa.
Les Boma Nord ont pour voisins :
Au Nord : les Teke du Nord et les Mbelo
Au Sud : les Sakata
A l’Est : les Ngongo (Sengele) et les Walia
A l’Ouest : les Teke du Sud.


IV.    Présentation du corpus

Le corpus de notre travail est une sélection  de 10 proverbes choisis lors de différents entretiens avec des bibliothèques vivantes de la tribu Boma notamment Bonkako Léon, Jacques Mpunghu, André Izabonghan Nkiara, Joseph  Nambiri Ekfua, Ngampuro Bebote, en raison de deux proverbes par personne.

V.    Analyse des proverbes

1.    Munsínsie / naa /k’akhàle /mbã ko, me mu masatù ma mbã, bamulakhamoo /nde/ mô ; /kalá khasakhaa/ mo /na ?
    Munsinsie est le sujet de la phrase ; naa en est le verbe et enfin mbã est le complément
•    Traduction littérale (T.A.): petit lézard / dit / manger pas/ noix de palme/ lieu/ découper/ régime palmiste/ voir
•    Traduction littéraire (T.I.) : le petit lézard dit qu’il ne mange pas les noix de palme mais on le rencontre souvent là où l’on a découpé des régimes des noix de palme

Analyse sémantique

Le proverbe fonctionne comme une métaphore avec deux pôles distincts et contraires : d’une part on a mange pas et de l’autre ‘on est présent au moment de l’abatage de régime. Comment justifie –t-il la présence dans ce lieu. Donc l’on ne peut pas nier quelque chose qui fait partie de nos pratiques habituelles

Analyse pragmatique

Le proverbe veut justement dire qu’il ne faut pas dire du blanc au moment où l’on voit du noir. Car nul n’ignore la différence qui en découle.  Dans ce cas précise,  ce proverbe intervient pour persuader et démonter que la version de quelqu’un est fausse. Il fait parti des proverbes destinés à persuader les fautifs.

2. Ilaé/ a /nkvui/ vuna /vuna;
•    T.A. : Trace/ tortue/ pèle mêle
•    T.I. : les traces de tortue se remarquent facilement
    Ilaé est le verbe de la phrase, nkvui en est le sujet et pour finir vuna vuna est le groupe complément

Analyse sémantique

Dans ce cas, il est question de la véracité de propos tenus. Les traces que les tortues laissent à leur passage ne demandent pas des profondes analyses pour les découvrir.

Analyse pragmatique

Ce proverbe veut seulement dire que celui qui ment est vite découvert parce qu’il ne présente jamais une version cohérente, un raisonnement logique. C’est proverbe est fait pour persuader les fautif

3. Munsioro /k’abalí/ nkæ/ olomi /bokyõ/ kezikhuru.
•    T.A. : Petite bête/ marier/ antilope/ commencer/ devant/ amitié
•    T.I. : attention : l’amusement avait conduit deux apparentés de sexes différents à s’accoupler
    Dans ce proverbe, abali est le verbe, munsioro joue le rôle du sujet et ensuite aloni en est son complément

Analyse sémantique

Il n’est pas bon que les apparentés fassent trop de blagues qui frisent l’immoralité car cela peut conduire à des actes non voulus. Il faut toujours qui ait des limites dans tout ce que l’on fait en famille. L’excès de jeux peut conduire à la déviance sexuelle, surtout pour les apparentés des sexes opposés.  

Analyse pragmatique

Le proverbe nous rappel qu’il ne faut pas laisser une fille et un garçon d’une même famille ou qui ont de parenté de faire de jeux avec des attouchements car cela peut avoir des conséquences qui cadre avec l’inceste. C’est un proverbe conçu pour donner des conseils populaire

4. Ipamû /k’asakho /a vuu, /bamukyõtó /a nde /mukyuakha
•    T.A. : Pomme d’acajou / tomber/ nuit/ ramasser/ idiome attendre/ matin
•    T.I. : lorsqu’une pomme acajou tombe la nuit on la ramasse le matin
    Ipamû est le sujet de la phrase, asakho et bamukyõtó sont  de verbes et enfin vuu est le complément circonstanciel de temps


Analyse sémantique

C’est-à-dire quand on vous pose un problème, avant de donner votre point de vue, il faut prendre du temps pour raisonner. Il est toujours important de prendre son temps avant de répondre à un problème posé. Cela vous permettra d’avoir assez de moyen pour réfléchir et en donner une réponse satisfaisante. Un dicton dit la nuit porte conseil…

Analyse pragmatique

Il ne faut répondre à une question posée à la va vite car cela ne vous donne pas assez de temps pour murir votre point de vue. Ici l’on admire la personne qui écoute, analyse et répond après les 2 premières. Cette pratique permet à l’individu de tourner sept fois sa langue avant de s’exprimer. C’est un proverbe des conseils populaire aux jeunes.


5. Bonenre/ bó Ngili /babaa, /bozeli /bu /minue/ mpae
•    T.A. : Grandeur/ Chef/ esclave/ gentillesse/ grenouille/ eau
•    T.I. : la grandeur d’un chef provient de ses sujets
    Bonenro est le nom sujet, bo ngili et babaa ont comme fonction complément du nom

Analyse sémantique

La grenouille ne peut vivre que s’il y a de l’eau. C’est-à-dire qu’on est ce que les autres reconnaissent en nous et non ce qu’on prétend être. Ce proverbe veut simplement dire que le chef est chef parce que le peuple le considère ainsi. Il sous entend que le pouvoir est l’émanation de la communauté au quelle l’on appartient.

Analyse pragmatique

Sans la communauté, l’on ne représente rien. Il est indispensable de se faire d’abord accepter par son entourage avant d’aller convaincre l’inconnu.  
Le proverbe affirme que le pouvoir du chef dépend de ses sujets qui l’entourent au quotidien, etc.

6. Bongilí /bakô /zakhe, /ze/ be /zakhe/ bongilí
•    T.A. : Plusieurs personnes/ respecter/ vous aussi/ respecter/ plusieurs personnes
•    T.I. : Si les gens vous respectent, vous devez vous aussi les respecter.
    Bongilí est le groupe sujet de la phrase, zakhe est le verbe assorti d’un complément qui est be.

Analyse sémantique

Ce proverbe veut dire que dans la société, il est toujours important de rendre l’ascenseur à autrui, s’il vous l’avait cédé. Cet ascenseur est pris dans le sens d’une considération (respect), qui doit être réciproque entre les individus.  En terme plus clair le respect est mutuel.  


Analyse pragmatique

Il ne faut pas faire du souci à ceux qui vous ont fait du plaisir. Le proverbe interpeller la communauté avoir le sens de la réciprocité. Cela implique l’intégration tout individu dans la société auquelle il appartient. C’est cela ce qu’ils appellent le savoir vivre en société.
L’appréciation de l’autre doit se faire d’après ce qu’il est et fait en société. La sagesse Boma indique que le respect est le garde fou d’une société.

7. Mazëe/ a muorõ /na/ mazëe/ a zimundva /okyõbove /mazëe /a muorõ
•    T.A. : Sagesse/ quelqu’un/ avec/ sagesse/ vous-même/ très bien/ sagesse/ quelqu’un
•    T.I. : Résoudre un problème, une difficulté après avoir consulté les autres, est mieux que le    résoudre seul.
    Ce proverbe a comme groupe sujet muorõ, et complément zimundva

Analyse sémantique

Quand le proverbe parle de consulter les autres, il sous entend que l’on doit avoir le sens d’écouter. Cette consultation n’est pas synonyme de soumission mais une acceptation libre de la proposition de l’autre et qui est susceptible de l’enrichir.
Ce qui veut dire que seul on ne peut pas tout faire. En d’autres termes, retranché on ne peut pas résoudre un problème mieux qu’après avoir eu les idées des autres.

Analyse pragmatique

Ce proverbe nous apprend qu’une décision prise collectivement est bonne. Parce que chacun d’individu y apporte sa part de sagesse, qui par après  fera une montagne de connaissance. Cela justifie ceux pourquoi de l’existence chez les Bantous de l’arbre à palabre ou de la paillotte des vieux. Ce que le Mutu cherche dans ses rapports avec les autres l’unité de la pensée. Et de ce fait, chacun s’instruit au contact de l’autre, et où l’acte hétéro-éducatif n’est plus le monopole de l’un.


8. Muorõ/ bove/ okaé/ bongáa / ntalí
•    T.A.: Quelqu’un/ bien/être/ Clairvoyance/ vision
•    T.I. : Un homme doit être prévoyant
    Cette phrase a pour verbe okaé, comme sujet muorõ et ntali joue la fonction de complément

Analyse sémantique

Ce proverbe suggère la prudence à un homme avant d’agir. Il veut faire de la prévoyance le garde fou des hommes. En d’autres termes, une personne sage doit beaucoup réfléchir avant de se prononcer sur problème quelconque ou avant de pose un acte. C’est-à-dire que chacun est appelé à être muni d’une clairvoyance. Cela permettra à la communauté d’avoir moins de problème possible. Il y’à dans cet énoncé l’idée sous entendue de la possession.
Il convient de relever l’aspect prôné par ce proverbe, celui de bien faire. Ce proverbe va dans le même que l’analyse numéro 4.

Analyse pragmatique

Ce genre de proverbe nous renseigne qu’un acte résultant d’une réflexion profonde et assainie est une merveille. Pour en arriver là, il faut avoir du temps. Cet énoncé donne à l’individu le temps d’évaluer le pour et contre de la décision à prendre. Et donc, ce proverbe lui ouvre aussi la brèche de consulter les autres pour murir sa position (cela est facultatif). A ce stade, l’on converge le proverbe numéro 7.

9. Kebéo /Ki Moboma/ akelakhà/ izakhû kô
•    T.A. : Cuisse/ boma/ partir/ bêtement
•    T.I. : Un Moboma ne peut pas se faire prendre bêtement ou n’importe comment.
    Akelakhà rempli la fonction du verbe, Moboma est le sujet de la phrase et enfin izakhû est le complément

Analyse sémantique

Partant de la philosophie selon laquelle que les Boma est un peuple averti. Il est  de ce fait inconcevable que ce dernier puisse être pris au piège facilement. Les Boma raisonnent avant de faire quoi que ce soit c’est-à-dire avant de passer à l’acte.   Cette considération fait à ce que  les Boma soient un peuple trop réservé et circonspect.

Analyse pragmatique

Il est exclu, pour les Boma le fait, de se faire surprendre ou se faire arrêter dans des marches de soutien, rassemblement politique, manifestation non autorisée etc.   Ce proverbe requiert la prévention à chaque individu de la tribu Boma. Les Boma brandissent cet énoncé pour s’interdire automatique certains comportements déviant de masse.


10. Kolakhã/ muzelí
•    T.A. : Marcher/ homme de valeur
•    T.I. : Si tu vis avec quelqu’un de bien, tu le deviendras aussi.
    Ce proverbe a pour verbe Kolakhã et muzelí comme complément

Analyse sémantique

Cet énoncé rappelle que l’entourage a de l’effet sur le comportement de l’individu. Il est toujours important de savoir choisir ses compagnons. Ce proverbe est destiné à l’éducation des enfants. Un dicton renseigne : Dis-moi qui tu fréquentes, je te dirai qui tu es ! Cela veut simplement que l’on juge une personne d’après la société qu’elle fréquente. Nous sommes le reflet de nos amis…
Chez les Boma, le Père tient mordicus à l’épanouissement intégral de ses enfants, de ce fait, il est hors de question que son enfant côtoie des personnes à problème. Cela est formalisé et ce proverbe sert de sentinelle.
Ce proverbe a beaucoup d’impacts sur les enfants car ils sont dépendants de leurs parents et ces derniers se voient dans l’obligation de scanner toutes leurs fréquentations et de tirer la sonnette d’alarme, s’il le faut.

Analyse pragmatique

Ce proverbe tient à ce que les enfants Boma tissent de relations avec des personnes crédibles, respectueuses et respectées dans la communauté. Il ne faut pas s’associer avec des crapules. A travers cette énonciation les parents Boma exhortent leurs enfants n’avoir comme ami, collègue de classe ou partenaire que quelqu’un d’excellent.
Mais le proverbe peut aussi être adressé à toute personne de la communauté notamment les oncles, tantes, neuves, nièces etc., qui, à travers ces nouvelles fréquentations s’égarent de la ligne de conduite établie par la famille.  

Cela s’inscrit dans le cadre de l’équilibre familial, qui doit être dans tous les cas conservés par ses membres. La sagesse Boma dit ceci : un passage accordé à un mauvais, c’est trois places de perdue dans la communauté et l’on risque d’en perdre encore d’avantage. Ce qui veut dire que l’on n’a  pas le droit de donner le passage au mal, a fortiori de le mater avant qu’il ne soit perceptible ou dangereux.


Conclusion

Ce travail nous a permis de connaitre : historique, les ancêtres, la cosmogonie, le système linéaire, la situation géographique etc. de la tribu Boma.
Un peuple sans proverbe est un peuple sans repère .  L’analyse des proverbes Boma  a occasionné la découverte des ses us et coutumes.  Ces proverbes véhiculent les valeurs, les principes, les interdits et la manière de penser de Boma.
Nous avons remarqué que le proverbe est la colonne vertébrale d’un peuple. Car il est la source de l’intelligence ancestrale. En lui que la société fait référence pour résoudre les problèmes de l’heure.
En observant tous les proverbes, il est plutôt aisé de constaté que ces proverbes se complètent entre eux, dans certains cas. Les thèmes abordaient par la grande partie de ces proverbes sont d’ordre familial et sociétal.  Le peuple Boma ne se défait pas de la tradition africaine, Bantou. Car il est entrain de promouvoir au travers de ces proverbes la cohabitation pacifique, la solidarité, l’assistance mutuelle, l’entraide et/ou la générosité.
Il nous donne également l’occasion de pouvoir comprendre l’importance que la communauté accorde à ses membres. Nous l’avons constaté à travers les sujets tels que : Savoir vivre en société, Savoir écouter les autres, savoir prévoir ; savoir persuader les fautifs, etc.
Dans l’ensemble, les Boma transmettent leur sagesse via les proverbes. Cette sagesse se remarque et se constate à travers ces énoncés qu’ils utilisent pour palabrer et trancher les différents ou quand ils donnent des conseils aux jeunes.    
En bref, le langage courant de Boma est plein de proverbes qui servent à persuader ou convaincre les fautifs, à donner aux jeunes des conseils populaires, à éduquer les gens pour une cohabitation pacifique et à rendre ces derniers prévoyants et clairvoyants dans la vie.



12/09/2012
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